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VOS ENJEUX

Savoir anticiper

Privilégier les négociations directes avec ses créanciers

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Dirigeant

Face aux difficultés économiques et aux turbulences, il est important d’être réactif et d'anticiper.
Gérer une crise financière au sein de son entreprise suppose de comprendre la situation et pour cela de réunir rapidement les informations utiles, de dégager les indicateurs de performance, de déterminer de façon exhaustive l’origine des difficultés qu’elles soient de trésorerie ou d’exploitation.
Le rétablissement de l'équilibre financier amène à évaluer les mesures de restructuration et leur impact. Ces travaux présentés de manière pédagogique doivent permettre de justifier aux partenaires (que sont les créanciers, les clients, les fournisseurs et les salariés) les raisons de conserver leur confiance à la structure et de l’accompagner dans sa phase de restructuration.
L’anticipation offre de meilleures chances de résolution positive des crises.

Un travail préalable en interne et le recours à des experts

Pour préserver l'entreprise, le dirigeant doit toujours privilégier les négociations directes. Pour être efficace, ce travail d'échange avec les différentes parties prenantes, nécessite de se donner du temps et de constituer une documentation juridique, comptable et financière sérieuse.

 

Face à de sérieuses difficultés économiques et avant toute communication avec les créanciers, la société doit ainsi réaliser un travail d’analyse objective des causes des difficultés, poser un diagnostic et amorcer la réflexion sur les besoins de restructuration.


Cette démarche délicate doit être initiée rapidement mais sans excessive précipitation car il faut pouvoir démontrer la faisabilité du projet de restructuration et le caractère réaliste du retour à la profitabilité. Il est toujours utile de prendre du recul et de soumettre à l’examen de sachants expérimentés les hypothèses retenues.


Se faire aider en amont des échanges avec ses créanciers, c’est bénéficier d’une lecture critique mais positive des hypothèses dégagées en interne et de réfléchir aux réponses adéquates ou à la modification des  hypothèses de travail initiales.

La transparence et la qualité de la documentation juridique, comptable et financière sont indispensables au maintien des relations contractuelles, commerciales et des concours financiers. Ainsi, les partenaires bancaires, fournisseurs ou clients refuseront d’accompagner l’entreprise s’ils ont le sentiment que cette dernière leur a dissimulé sa situation réelle.

Les bénéfices attendus des négociations directes

Recourir aux négociations directes afin de résoudre une crise est une démarche naturelle qui génère des effets positifs augmentant significativement les chances de préserver l'entreprise. Une communication transparente, mais justement calibrée et délivrée dans un calendrier opportun est essentielle pour naviguer et survivre aux tempêtes économiques.


Tout d'abord, en engageant la discussion avec les différentes parties prenantes, le dirigeant montre son attachement au maintien d'une relation de confiance. Cette dernière est essentielle à la construction et la durée de toute relation humaine qu’elle soit sociale, amicale ou commerciale. En matière de traitement des difficultés d'entreprise, la transparence démontre l'intégrité de la société et sa volonté de rechercher des solutions équilibrées préservant les intérêts des parties en présence et prenant en compte les difficultés que la situation peut engendrer chez eux. Ce qui réduit l'impact réputationnel pour l'entreprise et son dirigeant.


Les négociations directes permettent également de prévenir des conflits issus d'incompréhensions ou de malentendus, pouvant donner naissance à des litiges stériles et coûteux.

 

Il faut néanmoins faire attention à ne pas communiquer de façon prématurée au risque de perdre le crédit de l'entreprise, sans alternative. La communication et négociation doivent donc être engagées selon un calendrier maitrisé qui ne mette pas en péril l’entreprise. Transparence n’est pas synonyme de naïveté.


Au delà des effets positifs des négociations directes, le chef d'entreprise engage une démarche responsable. En France, comme dans la plupart des pays disposant de textes relatifs à l’insolvabilité, le respect des obligations légales est contraignant car ces textes sont d’ordre public.

Les enfreindre expose à des sanctions. Ainsi la loi exige que les dirigeants constatant l’imminence d’un état de cessation des paiements  effectuent des démarches en vue d’effectuer une déclaration de cessation des paiements dans un délai de 45jours.

Il est donc essentiel de veiller, par les négociations et accords avec les créanciers à ce que  l’état de cessation des paiements ne soit pas caractérisé. Ainsi l’entreprise disposera du temps nécessaire à la mise en place de solutions négociées et/ou de mesures de restructuration. De même est-il préférable de ne pas être en cessation des paiements pour bénéficier d’un choix de procédures préventives ou collectives (telle la sauvegarde accélérée) plus favorables que le redressement judiciaire ou la liquidation judiciaire.

La méthode : expliquer pour convaincre

Une communication claire doit avoir pour finalité de mettre en place un terrain favorable aux discussions positives et réalistes. Au travers des négociations directes et amiables, en faisant converger les intérêts des parties, le dirigeant peut solliciter le soutien de ses principaux créanciers.


Quand les créanciers sont raisonnablement convaincus par les hypothèses qui sous-tendent les prévisionnels d’exploitation et de trésorerie, des efforts peuvent être consentis : moratoires, différés de paiement, abandons de créance avec ou sans retour à meilleure fortune, titrisation de créance, etc...

A contrario, les partenaires bancaires, fournisseurs ou clients refuseront d’accompagner l’entreprise s’ils ont le sentiment que cette dernière leur a dissimulé sa situation réelle.


L'enjeu consiste à démontrer aux partenaires-fournisseurs, prestataires, sous-traitants, banques  que leur « meilleur intérêt » réside dans le maintien des activités de l’entreprise et la continuité de leurs échanges commerciaux avec cette dernière.

Il ne faut pas craindre cette phase d'explications qui peut parfois s’engager sur un mode agressif mais qui s’apaise quand le contexte des difficultés est clairement exposé, de même que les mesures que l’entreprise entend mettre en œuvre pour y faire face.


Pour autant que les documents comptables récents présentant la situation réelle et des projections réalistes soient disponibles, des organismes/services peuvent vous aider à régler certaines difficultés.

  • Les services contentieux des administrations fiscales et sociales

  • La médiation de la Banque de France

  • Le médiateur des entreprises

  • Les Commissaires aux Restructurations et à la Prévention des difficultés des entreprises (CRP)

  • Le Comité départemental d'examen des problèmes de financement des entreprises (Codefi)


  • Le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI)

  • Le Comité consultatif du secteur financier (CCSF)

  • Les chambres de commerce

  • Les chambres de l'artisanat et des métiers... 

Comment agir si les négociations directes échouent?

Personne ne peut garantir une issue favorable aux négociations. Cependant l'initiative prise présente toujours des vertus. En cas d'échec elle permet de préserver une relation de confiance et d'aborder la phase de restructuration avec le soutien de ses créanciers et partenaires.

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