VOS ENJEUX
Garder le cap dans un environnement complexe
Comprendre la situation : son urgence et sa gravité
Dirigeant
Les principales difficultés habituellement rencontrées par un dirigeant d'entreprise commerciale ou d'association sont d'ordre financier mais d'autres évènements peuvent mettre en danger la pérennité de l'entreprise. Il en est ainsi des conflits entre associés ou de la maladie invalidante d'un dirigeant dont la succession à la tête de l'entreprise n'est pas organisée.
Dans de telles circonstances, il est essentiel d'échanger avec les interlocuteurs compétents, d'analyser avec objectivité les causes des difficultés, d'en comprendre les incidences et de prendre des mesures adaptées. La pire des solutions est toujours l'évitement qu'il soit causé par un trop grand optimisme, un déni de réalité ou une peur inhibante par crainte des conséquences. La loi impose en effet un calendrier contraint et un délai de 45 jours pour agir.
Face à des difficultés économiques : ne pas s'isoler et se faire accompagner
Les difficultés économiques ne doivent pas être vécues comme un échec personnel. Leurs origines sont nombreuses, parfois exogènes, parfois endogènes, et dans un monde complexe, elles ne déterminent pas la compétence d'un chef d'entreprise. Ce n'est pas non plus la fin d'un chemin professionnel.
Quand elles apparaissent, le premier conseil utile à donner à un chef d'entreprise est de ne pas s'isoler. Il en va de sa santé mentale, son sommeil, de son équilibre familial et personnel.
En période de crise, le pilote du navire doit pouvoir se concentrer, garder le cap et concentrer son énergie sur la préservation de l'entreprise et pour ce faire il doit se préserver lui-même.
Face aux difficultés, il faut identifier un cercle de confiance composé de personnes capables de réagir positivement face au stress et de préserver la confidentialité : principaux collaborateurs, membres de la famille et conseils habituels (expert-comptable, CAC ou avocat).
Il ne faut pas hésiter à recourir à l'aide des réseaux professionnels, syndicats et autres organisations, et bénéficier de leurs services. S'ouvrir à ses pairs et partager des expériences similaires permet de prendre du recul, de gérer son anxiété et d'agir.
Les tribunaux de commerce, les chambres de commerce et de l'industrie offrent des services de prévention destinés à aider les dirigeants inquiets.
Ces accompagnements, la plupart bénévoles, ne sont parfois pas suffisants. Il n'est pas étonnant ou rare d'éprouver des difficultés à prendre des décisions dans un environnement complexe et anxiogène, faute de pouvoir appréhender l'ensemble des conséquences (qu'elles soient personnelles ou pour l'entreprise).
Confronter sa compréhension de la situation avec des conseils spécialisés permettra d'éclairer une vision en prenant en compte les risques réels et le caractère d'urgence de l'action à mener.
Face à un conflit ou une incapacité dans la gouvernance : agir avec célérité
La vie d'une entreprise peut être marquée par des problèmes de gouvernance mettant en péril sa survie.
Il arrive trop fréquemment que des conflits entre associés paralysent une organisation.
De même quand la situation n'a pas été anticipée, le décès ou la maladie invalidante d'un dirigeant peut provoquer un problème de gouvernance auquel il doit être remédié rapidement pour permettre à l'entreprise de continuer à fonctionner normalement et respecter ses obligations.
Dans de telles circonstances qui bouleversent le cours normal de la vie de l'organisation, il appartient à toute personne concernée de solliciter les mesures d'administration provisoire prévues par la loi pour préserver l'intérêt social et permettre à l'entreprise de ressortir sans dommage durable de la phase de turbulences.
Agir dans un environnement complexe
Il est attendu du chef d'entreprise qu'il sache réagir avec célérité et prendre des décisions avec réalisme et objectivité. Il ne doit faire preuve ni d'un optimisme béat ni d'un pessimisme inhibant.
Pour l'aider, la loi met à sa disposition un ensemble de procédures lui permettant, si elles sont mises en œuvre rapidement de préserver l'activité, d'assurer le maintien de l'emploi et de ne pas engager sa responsabilité.
Il est souhaitable que le dirigeant n'affronte pas seul ces périodes de difficultés économiques et de turbulences. Entouré, aidé par ses conseils habituels, assistés d'experts spécialisés, il peut alors prendre les bonnes décisions.
Il n'est pas rare de devoir ultérieurement justifier les choix pris dans cette période délicate. Seront jugés la réactivité du chef d'entreprise, son engagement afin de maintenir l’emploi et préserver l’activité, ainsi que le caractère raisonnable de l'arbitrage entre les intérêts contradictoires.
Pour se projeter, le chef d'entreprise doit réfléchir au modèle économique actuel et futur, évaluer les mesures de restructuration nécessaires et apprécier la faisabilité d'un projet de restructuration globale.
Le dirigeant en faisant ces choix pour l'entreprise doit prendre en compte ses propres enjeux, sa responsabilité et sa capacité à mener à bien le projet de restructuration.
La complexité des décisions à prendre est accrue quand la structure fait partie d'une organisation multinationale. Les enjeux internationaux viennent souvent percuter les objectifs nationaux de préservation de l'emploi. Ces conflits d'intérêts rendent délicates les décisions à prendre et justifient le recours à des expertises pour hiérarchiser les enjeux et analyser la pertinence des choix.
Seulement 45 jours pour agir ?
Le principe est strict mais son application par les juridictions reste souple. Pour autant que le chef d'entreprise ait veillé à ne pas aggraver la situation des parties prenantes et ait adopté les mesures préventives adéquates, un retard n'est pas une cause de condamnation.